Dans ce
petit bout de France, le tissu d'entreprises familiales est tellement dense
qu'il n'y a pas de chômage. Ah ça, ils l'aiment, leur Bocage, les patrons
vendéens et les salariés tout autant. Mais pour ceux qui ne situent pas trop
l'endroit, faisons d'abord les présentations. Le Bocage vendéen, ou plus
exactement le haut bocage, est une petite région de collines vertes et
granitiques, qui occupe le quart nord-est du département de la Vendée
Ses
principales villes se nomment Les Herbiers, Montaigu, Pouzauges ou
Mortagne-sur-Sèvre. Le Bocage vendéen
est situé à peu près au milieu de nulle part. Et comme il ne possède aucune
ressource naturelle, n'a été desservi que récemment par l'autoroute, et a vu
une grande partie de sa population massacrée par les soldats de la Révolution,
ce mouchoir de poche surpiqué de haies vives semblait programmé pour demeurer
éternellement misérable et déshérité.
Au lieu de
quoi, c'est
l'une des régions les plus dynamiques de France. Pas de chômage, deux fois
moins de pauvreté que dans le reste de l'Hexagone (7,5% contre 14,3% en
moyenne), des usines ( 40 % d’emploi
dans l’industrie contre 12.5% en moyenne ), le taux d'emploi des jeunes le plus
élevé du pays, et un incroyable tissu de PME et d'ETI (entreprises de 250 à
5.000 salariés) qui cassent la baraque dans des secteurs aussi divers que le
meuble, les plats cuisinés ou les pulls en cachemire.
Mais par
quel miracle ces diables
de Vendéens parviennent-ils à réussir là où le reste de la France s'embourbe ?
"C'est d'abord une question de mentalité". De fait, dans ce pays enclavé, fortement
marqué par les guerres contrerévolutionnaires, on a appris depuis longtemps à
ne compter que sur soi-même.
Développement
d’une culture de la combativité, de l’esprit créatif et de l'esprit d'entreprise, faire avec ce qu'on a. Dans
tous les villages ou presque, on vous raconte des histoires comme celle du
petit ébéniste du Boupère, qui avait des fourmis dans les limes et fonda dans
les années 1960 l'un des futurs leaders français du meuble (Gautier) ; celle du
petit forgeron de La Pillaudière, dont l'affaire va devenir l'un des grands de
la véranda (Concept Alu) ; etc… oOn pourrait continuer jusqu'en bas de la page.
Le plus
remarquable, c'est
que cette fibre entrepreneuriale chevillée au terroir ne se perd pas dans les
sables : elle se transmet de génération en génération, comme ailleurs
l'argenterie ou les nappes armoriées. Du coup, des décennies après leur
création, la plupart des sociétés made in Vendée demeurent dans le giron
familial. "C'est cela qui fait leur force!".
Pas
d'actionnaires chinois à régaler, pas de lointaine direction parisienne à
consulter, pas de pression américaine pour maximiser les profits : les
dirigeants du Bocage n'ont de comptes à rendre qu'à eux-mêmes et à leurs
salariés. Voilà sans doute pourquoi, tous ou presque mènent des stratégies
industrielles de long terme. La structure familiale permet en outre de gagner
du temps dans la prise de décision : par les temps qui courent, c’est un
atout indispensable. ...
( extraits d'un article d'Ouest France )
( extraits d'un article d'Ouest France )
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