1939 marque le début du déclin de l’hôtel de la
gare. C’est en effet à cette date que la ligne entre Cholet et Chantonnay
cesse de transporter des voyageurs.
Les architectures remarquables aux Herbiers. En
face de la gare, on le remarque tout de suite. Construit en 1914, l’Hôtel
Moderne a accueilli les voyageurs pendant presque 30 ans.
Au 43, avenue de la gare, l’ancien hôtel détonne
dans le paysage. Haut de trois étages, ce bâtiment comme figé dans le
temps semble aujourd’hui être à l’abandon. La peinture s’écaille sur les
grandes portes peintes en vert et la façade noircie mériterait un
ravalement. Il n’en a toutefois pas toujours été ainsi.
« *C’était l’Hôtel de la Gare, aussi appelé
l’Hôtel Moderne *», éclaire Guy Chabot, membre de L’Héritage, l’association
d’histoire locale, et ancien architecte herbretais spécialisé dans la
rénovation de vieux bâtiments. En 1914, quelques semaines avant que la
guerre n’éclate en Europe, la gare de la Ville est achevée ainsi que
cet hôtel destiné à accueillir les voyageurs.
Côté architecture, « *ce n’est pas vraiment le
style de la maison vendéenne* », s’amuse le professionnel à la
retraite. « *Ce n’est pas tout à fait de l’art nouveau mais on était dans
l’époque.* » Ce style, en rupture avec ses prédécesseurs, joue notamment
avec les courbes mais dans ce cas-là, « *c’est relativement sobre* ».
Un restaurant accompagnait l’hôtel
L’hôtel ferma en 1956 après son rachat par le
patron des Meubles Durand, Maurice Durand, qui le convertira en maison. On peut
toutefois essayer de reconstituer les pièces qui composaient le lieu
avec un peu d’esprit déductif.
Derrière les volets blancs continuellement fermés
que l’on peut voir aujourd’hui, se cachent trois grandes baies
vitrées. « *Elles donnaient probablement sur la réception et le restaurant*. »
Ce dernier était d’ailleurs assez réputé se souvient Guy Chabot
dont les grands-parents avaient fêté leur repas mariage à cet endroit.
À l’étage, « *au vu de l’étroitesse, il n’y avait
probablement qu’une chambre à chaque fenêtre côté gare et un couloir*
», suppose l’ancien architecte. Difficile cependant de savoir à quoi
servait le balcon soutenu par trois consoles. Donnait-il sur le
couloir ou était-ce l’attribut de la suite principale ? Le mystère
reste entier puisque nous ne sommes malheureusement pas parvenus à contacter
l’actuel propriétaire des lieux.
Tant pis, sans explorer l’intérieur, un regard
attentif et connaisseur peut parvenir à dénicher des détails révélateurs.
Sur le toit par exemple, un œil-de-bœuf permettait de faire
pénétrer la lumière.
L’élément notable cependant, est l’utilisation
d’ardoise et non de tuiles pour couvrir l’hôtel. L’ardoise était un
signe de richesse à l’époque, plus chère car plus difficile à se
procurer. « *Il fallait la faire venir d’Angers, *évoque Guy Chabot.*Alors
que les tuiles rouges, on pouvait en faire partout* ».
Comme dit précédemment, l’hôtel ne survécut
malheureusement que jusqu’en 1956. La faute notamment à l’arrêt de la ligne
/Voyageurs/ entre Cholet et Chantonnay en 1939. L’établissement perdra
alors en importance jusqu’à devoir être vendu
par manque d’activité
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