« Le voyage à vélo nous permet de nous remettre en question »


Daniel et Jeanine Bousseau ne quittent jamais leur vélo. Des kilomètres et des pays, ils en parcourent de nouveaux chaque année. Ils reviennent d’un voyage en Inde et au Népal.
À 68 et 65 ans, Daniel et Jeanine Bousseau ne lèvent pas le pied. Ce couple de cyclotouriste herbretais a le vélo dans la peau. Et partent toujours en voyage ainsi. « On ne sait même plus si l’on voyage à travers le vélo ou l’inverse », sourit Jeanine.
Pour eux, le vélo, c’est la liberté. « À partir du moment où on commence à pédaler, on n’a plus de téléphone, plus rien, on se vide la tête, c’est la liberté de l’esprit », poursuit-elle. L’Amérique Centrale, Pékin, Londres, et dernièrement l’Inde et le Népal : les cyclotouristes ne s’arrêtent plus. Et ils ne se lassent pas. Ni des voyages, ni de les faire ensemble. « On ne voit pas les mêmes choses, on n’a pas le même ressenti sur ce que nous voyons, alors on a toujours quelque chose à partager. »
Sur leur blog, pendant leur voyage, Daniel et Jeanine racontent leurs journées au fur et à mesure. « À la fois pour les personnes qui nous suivent, mais aussi pour nous. Parfois, on bouge tellement qu’on se demande où l’on était quatre jours plus tôt », s’amuse Daniel.
« Des souvenirs marquants partout »
Des pays qu’ils ont préférés ? Il n’y en a pas, « on a des souvenirs marquants partout. Sur différents critères : les paysages, les rencontres… Ça change la vision de la vie, on se remet en question quand on voyage ainsi ! » Ce qu’ils aiment particulièrement, ce sont les rencontres. Daniel et Jeanine Bousseau sont des observateurs, des contemplatifs. « Quand on arrive dans un endroit, il faut qu’on laisse tous nos codes sociaux de côté », insiste Daniel. Son épouse enchérit : « On s’installe et on se fait tout petit en observant les pratiques. Si les gens mangent avec les mains, on mange avec les mains. »
Pour eux, ces voyages ne relèvent ni de l’aventure, ni du défi : « Il n’y a rien de dangereux. On a tout : le téléphone, l’appareil photo, internet. Notre route est préparée, on sait globalement où nous allons pouvoir dormir chaque soir. On s’organise le plus possible avec les moyens très locaux pour faire vivre l’économie des pays que nous traversons », explique Daniel. Ce que sa femme adore, c’est « changer nos habitudes de vie. Ça a un vrai charme. On s’aperçoit que même à notre âge, on peut encore s’adapter à tout. On se découvre encore nous-même ! »
Et quand ils rentrent, ils donnent des conférences pour raconter leur dernier voyage, devant des assemblées toujours nombreuses, comme ce vendredi soir. La prochaine se déroulera le vendredi 13 décembre, au lycée Jean-XXIII.

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